Exposition
15 janv au 24 févr 2008
Vernissage
15 janv 2008, 19h
Le dessin a toujours été au centre de la pratique de Renée Lavaillante. Au cours des dernières années, elle a mené plusieurs expérimentations sur l'idée de la marche en lien avec cette discipline artistique. Les différents projets rassemblés à Plein sud s'articulent autour de ce thème.
Tout d'abord, Percorsi romani consiste en une série d'œuvres réalisée à Rome. Il s'agissait pour Renée Lavaillante de tracer les déplacements de touristes visitant des sites antiques. Les lignes fines qui courent sur le papier traduisent le désir de voir de ces voyageurs, leurs avancées, leurs hésitations ainsi que leurs arrêts. Un réseau s'organise avec des zones plus denses, des enchevêtrements et des nœuds. Dans Mon Grand Tour, Renée Lavaillante a intégré à ces dessins des reproductions d'œuvres représentant les mêmes lieux et exécutées par des artistes voyageurs des siècles passés. Les compositions offrent ainsi la rencontre de deux visions, de deux sensibilités artistiques. Toujours à Rome, l'artiste s'est également intéressée à ses propres pérégrinations. Pour la pièce J'y suis !, elle a photographié ses pieds alors qu'elle foulait divers pavements médiévaux réalisés avec des débris d'art antique. Puis, comme si elle dessinait avec les photographies, elle a abouté les lignes des différents motifs pour créer un plan imaginaire de la Ville.
En lien direct avec ces deux projets romains, Renée Lavaillante expose aussi Observations depuis l'atelier de verre, une série d'œuvres plus ancienne qui constitue en fait le point de départ de son travail sur la marche. Dans un parc à Strasbourg, elle traçait, à l'aveugle cette fois, l'itinéraire des passants. Enfin, en contrepoint au reste de l'exposition, Jets de galets, des dessins composés de masses circulaires, sont présentés. Pour ce corpus, elle lançait des galets sur une feuille et marquait l'endroit de leur chute. S'il n'est plus question de marche ici, il s'agit encore de trajets, ceux des cailloux qui tombent. Mais dans ce cas, l'artiste fonctionne par ellipse et inscrit uniquement leurs points d'arrivée.
À travers l'ensemble des œuvres exposées, Renée Lavaillante semble poursuivre une quête, celle de rendre de manière sensible et poétique le mouvement des corps en marche.
— Sylvie Pelletier