Exposition
27 mai au 28 juin 2009
Vernissage
26 mai 2009, 19h
Rencontre avec l'artiste
26 mai 2009, 20h
Pour son exposition à Plein sud, Frédéric Lavoie présente une vidéo composée d'un enchaînement d'une dizaine de séquences où s'entremêlent scènes de type documentaire et performances filmées. L'on peut y voir entre autres des chats, des humains et divers objets en interaction avec leur environnement. Plutôt que de fabriquer un récit, l'artiste s'attarde aux mécanismes de perception des images et du son. Pour ce faire, il utilise différentes stratégies — synchronicité, bruitage, doublage — pour faire prendre conscience au spectateur du caractère construit de toute expérience filmique.
Frédéric Lavoie a pris soin d'intégrer cette vidéo dans une installation qui traduit ses préoccupations par rapport au son. Entre autres, l'image est projetée sur un mur, mais le son, lui, provient de diverses sources. Ainsi, même si le visiteur est dos à la projection, il est touché par l'ambiance sonore. L'artiste a également installé un tableau qui indique par des points lumineux l'intensité acoustique. Aussi, une photographie représentant des objets utilisés pour faire du bruitage nous ramène à la dimension matérielle du son. Enfin, l'ouvrage Six leçons sur le son et le sens de Roman Jakobson est exposé sur l'un des murs de la salle. Le titre de l'exposition paraphrase d'ailleurs celui du livre de ce célèbre linguiste russe qui fut l'un des premiers à avoir étudié cette question. Par ses différentes interventions, Frédéric Lavoie pointe l'importance du son et sa capacité à ouvrir le sens de l'œuvre.
La durée est également une notion déterminante en vidéo sur laquelle Frédéric Lavoie s'est penché. L'artiste a installé des dispositifs permettant au visiteur de se repérer chronologiquement. Faisant office de table des matières, le titre de chaque séquence est inscrit accompagné de son minutage. Plus loin, un panneau indique en temps réel le déroulement de la projection. Ainsi, le spectateur est en mesure de situer l'extrait qu'il est en train de visionner et d'appréhender temporellement l'ensemble de l'œuvre.
— Sylvie Pelletier