Exposition
21 mai au 16 juin 2002
Vernissage
21 mai 2023, 19h
Depuis quelques années, Catherine Bolduc crée ses œuvres à partir d'objets trouvés et questionne, sur un mode ironique, une obsession bien caractéristique de notre époque moderne, soit la recherche du bonheur dans la consommation. Dans son exposition Chroniques des merveilles annoncées, elle s'attarde plus particulièrement à l'industrie du tourisme qui fait miroiter des mondes meilleurs à découvrir, des lieux paradisiaques à visiter.
À Plein sud, l'artiste propose une construction en spirale, rappelant une tour de Babel, s'élevant du sol au plafond, éblouissante de gyrophares, de stroboscope, de lumières colorées et de boules disco. De loin, les surfaces sont brillantes, séduisantes, lumineuses et aguicheuses. Puis, en avançant, le visiteur s'aperçoit que ce monde des merveilles est en fait construit à partir de marchandises sans valeur : des objets de magasins de souvenirs, des babioles exotiques à un dollar, un attirail de fruits en plastique, des coquillages, de la végétation synthétique et des breloques en toc. Ainsi, Catherine Bolduc établit une analogie entre le toc des matériaux utilisés et le désenchantement du voyageur. Également, dans l'espace de la galerie, une vidéo projette des images de différents accessoires de séduction (mèche de cheveux artificiels, boa de plume, collier de perles) lesquels tournent sur eux-même. Sur ces images étourdissantes défilent des extraits de phrases tirés d'une part, de dépliants d'agences de voyage et d'autre part, de petites annonces de personnes qui cherchent à rencontrer l'âme sœur. Chacun à leur manière, ces morceaux de phrases évoquent une promesse d'un monde merveilleux, trop beau et trop parfait pour être vrai. Par son installation qui évoque à la fois la quête amoureuse et le désir d'exotisme, l'artiste amène le visiteur à prendre conscience de l'écart existant entre l'illusion mise en scène par l'industrie touristique et la réalité.
L'œuvre de Catherine Bolduc parle d'illusions. Elle porte en avant une désillusion annoncée et calculée, qui est le meilleur moyen d'éviter la déception et son amère chute. Mais si, au contraire, dans un authentique désir de merveilleux, l'artiste nous avait ouvert l'album-souvenir de son utopique voyage au cœur d'un FantaisieLand de pacotilles et nous offrait les mots roses d'une fabuleuse odyssée amoureuse ? Pur concentré de rêves, Chroniques des merveilles annoncées, c'est à la fois l'intouchable miroir d'Alice, Barbie dans son BarbieLand, le village du Père Noël, le Parc d'attractions, la nature morte de vanité, le gâteau de noces en carton-pâte, la star hollywoodienne, le baroque à un dollar. Natasha Hébert