Exposition
12 nov au 21 déc 2008
Vernissage
11 nov 2008, 19h
Rencontre avec l'artiste
11 nov 2008, 19h
Dans Les petits bouleversements de la vie, Robbin Deyo présente une série d'œuvres de grand format réalisées à partir du Super Spirograph, un ensemble d'instruments graphiques destinés aux enfants. Monochrome, chaque dessin est constitué de traits sinueux horizontaux qui se répètent sur toute la surface selon diverses modalités prédéterminées par l'artiste. Avec une économie de moyens, Robbin Deyo propose ainsi différents systèmes de composition rigoureux dans lesquels elle introduit, ici et là, d'infimes décalages, de subtiles variations ou encore quelques imperfections. Toutefois, comme le titre de l'exposition l'indique, il ne s'agit pas de catastrophes majeures, mais plutôt de « petits bouleversements de la vie ».
Au premier regard, l'on peut même avoir l'impression qu'il n'y a presque rien. Pourtant, l'on ne peut s'empêcher d'être fasciné. Fasciné tout d'abord par le labeur que l'on devine derrière chaque œuvre. L'on imagine l'artiste élaborant patiemment son dispositif, préparant ses instruments et traçant chaque ligne, millimètre après millimètre. Fasciné aussi par la qualité d'exécution et par la richesse du trait au crayon de bois qui met en valeur la texture du papier aquarelle. Puis, l'on se laisse happer par la force méditative qui émane de la répétition presque obsessive des lignes. Cette dimension est accentuée par le format des dessins ainsi que par l'effet vibratoire de la couleur. Enfin, bien qu'abstraites, les œuvres sont également hautement évocatrices. La récurrence des motifs géométriques peut rappeler le mouvement des vagues, des ondulations sur le sable ou encore les rythmes vitaux comme celui du cœur ou de la respiration.
Un dessin de 3,5 mètres de long réalisé directement sur l'un des murs de la salle complète l'exposition. Reprenant le même principe de composition que les œuvres sur papier, ce dernier paraît pourtant plus libre. Affranchi de son support, il semble flotter dans l'espace.
— Sylvie Pelletier